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5 causes méconnues de surpoids

Vous voulez perdre quelques kilos et vous misez tout sur votre alimentation ? C’est bien. Mais pas forcement suffisant. Le contenu de notre assiette ne suffit pas toujours à expliquer pourquoi on prend du poids. Qu’est-ce qui nous fait grossir ? La réponse en cinq points clés.

Ennemi n° 1 : le manque de sommeil

Ennemi n°  2 : la pollution

Ennemi n°  3 : le chauffage et l’air conditionné

Ennemi n°  4 : le tabac

Ennemi n°  5 : les médicaments

 

Le manque de sommeil

De nombreuses études suggèrent que le manque de sommeil pourrait favoriser le surpoids et l’obésité. L’une d’elles a suivi des patients souffrant de diverses maladies chroniques comme le diabète ou des pathologies cardiaques. En regardant de plus près leur temps de sommeil, les chercheurs se sont aperçus que ceux qui dormaient moins de 7 heures par nuit avaient 3 fois plus de risque d’être obèses que ceux qui s’octroyaient 8 ou 9 heures de sommeil. Depuis, d’autres travaux ont été conduits qui concluent qu’il faudrait dormir au minimum six heures par jour, sans dépasser neuf. Trop peu ou trop de sommeil augmentent les risques de surpoids et de diabète.

Comment expliquer ce lien ? D’une part, le manque de sommeil augmente le taux d’une hormone qui stimule l’appétit, la ghréline, tout en diminuant le niveau de l’hormone de la satiété, la leptine. Diminuent aussi les hormones «brûle-graisses» comme la testostérone et l’hormone de croissance. Et ce n’est pas tout. Les chercheurs ajoutent que plus une personne va passer de temps éveillée, plus elle multiplie les occasions de manger.

D’ailleurs ces résultats sont aussi valables chez les plus petits - toutes proportions gardées. Une étude publiée début 2008 par des chercheurs néo-zélandais révèle que les enfants qui dorment moins de 9 heures par nuit sont trois fois plus susceptibles d’être atteints d’obésité que leurs petits camarades.

Les auteurs soulignent par ailleurs que les enfants qui ne dorment pas assez ont aussi davantage de risque de souffrir d’hyperactivité. La solution ? « Dix à onze heures de sommeil par nuit pour les enfants en âge d’être scolarisés et onze à treize heures pour les plus petits » conseillent les auteurs.

 

La pollution

Vous ne voyez pas le rapport avec l’obésité ? Et pourtant il y en a un. En cause : les polluants chimiques. Dans une étude publiée en 2002 des chercheurs écossais avaient émis l’hypothèse que la pollution pourrait contribuer au boom de l’obésité. Ces derniers suggèrent que ce cocktail de substances chimiques auxquelles nous sommes exposées pourrait avoir contribué à dérégler notre système de régulation du poids corporel.

Certaines substances pourraient être particulièrement montrées du doigts : celles qui exercent une action hormono-mimétique. Certaines molécules ont en effet la capacité de se substituer aux hormones sexuelles. Les chercheurs soupçonnent ce mécanisme de pouvoir modifier le développement des cellules graisseuses. En 2007, des chercheurs américains ont identifié certaines substances qu’ils soupçonnent de pouvoir augmenter le risque d’obésité. Parmi ces substances, on retrouve notamment les phtalates et les bisphénol A, des produits utilisés dans les emballages alimentaires. Selon les chercheurs, l’exposition à ces substances in utero pourrait augmenter le risque d’obésité chez les futurs bébés.

 

Le chauffage et l’air conditionné

L’homme, comme tous les animaux à sang chaud, est homéotherme. Que le soleil brille, qu’il pleuve, qu’il vente ou qu’il neige, sa température corporelle affiche toujours 37°C. Ce maintien de la température interne est une nécessité vitale. C’est en effet à 37°C que les enzymes catalysant les réactions biochimiques dont notre corps a besoin fonctionnent de manière optimale.

Mais comment cette température est-elle maintenue stable ? La circulation sanguine, la respiration et la digestion génèrent de la chaleur qui contribue au maintien de la température corporelle. Cependant, lorsqu’il fait vraiment froid, l’organisme doit en produire un surplus pour compenser les pertes.

Et le corps est également capable de se défendre contre la chaleur grâce à la « thermolyse ». Ses armes : la sudation, qui va permettre au corps de se refroidir sous l’effet de l’évaporation de la sueur, mais également la vasodilatation périphérique qui va favoriser la perte de chaleur par les extrémités du corps, en tout cas tant que la température extérieure est inférieure à 37°C ! Ces processus physiologiques demandent eux aussi beaucoup d’énergie qui doit être compensée par l’alimentation.

Donc quand il fait chaud, ou froid, on dépense des calories pour maintenir le cap sur 37 degrés. Problème : est-on encore exposé au chaud et au froid de nos jours ? L’hiver on passe de nos foyers bien chauffés à nos voitures bien chauffées à nos bureaux trop bien chauffés. A-t-on encore vraiment froid ? Et l’été, même topo : appartements climatisés, voiture climatisées, bureaux à 20°C. Résultat : on dépense moins de calories.

En 2006, des chercheurs japonais ont voulu savoir s’il y avait un lien entre les variations de poids saisonnières et l’obésité chez les enfants. Ils se sont alors aperçu que certains enfants avaient tendance à prendre du poids pendant l’été. Pour les chercheurs, une des réponses serait la climatisation qui est devenue très populaire au Japon dans les années 1970.

 

Le tabac

Non, le tabac ne fait pas grossir, au contraire. D’une part le fait de fumer a fortement tendance à couper l’appétit. D’autre part le tabac augmente votre métabolisme de base : à niveau d’activité égal, vous dépensez plus de calories. Le problème c’est quand vous vous arrêtez de fumer. Le bénéfice est indiscutable : moins de risque de maladies cardiovasculaires, de maladies pulmonaires de cancer. Bref, une mortalité en baisse. Mais côté ligne il y a souvent un prix à payer : des kilos en plus. Parce que votre métabolisme qui avait augmenté va diminuer suite à l’arrêt du tabac. Conséquence : si vous mangez autant, vous dépensez moins de calories et donc vous avez tendance à grossir. Et pour couronner le tout la plupart du temps vous allez manger davantage, le fameux mécanisme de compensation bien connu des anciens fumeurs. Heureusement cette prise de poids n’est pas une fatalité : des études montrent que les femmes qui accompagnent leur sevrage tabagique d’un programme nutritionnel adapté, de séances de cohérence cardiaque et/ou méditation et qui utilisent des substituts de nicotine prennent moins de poids lors de l’arrêt du tabac et ont moins tendance à craquer et à recommencer à fumer. Fumer est dangereux pour la santé !!!

 

Les médicaments

Certaines catégories de médicaments très répandues sont aussi connues pour augmenter le risque de prise de poids.

 

La pilule contraceptive

Ces traitements hormonaux estroprogestatifs sont accusés d’augmenter l’appétit et de favoriser la rétention d’eau. Les pilules très fortement dosées en oestrogènes et progestérone sont même soupçonnées d’augmenter la masse grasse.

 

Les psychotropes

Dans cette catégorie de médicaments, on retrouve notamment certains antidépresseurs, les neuroleptiques et les anxiolytiques. Ces substances largement prescrites augmentent l’appétit, incitent au grignotage mais stimulent aussi la sécrétion d’insuline.

 

Les antidiabétiques

Les sulfamides hypoglycémiants prescrits aux patients diabétiques provoquent souvent une prise de poids importante, essentiellement au profit de la masse grasse.

 

Les anti-cancéreux

Certains protocoles de chimiothérapie ou hormonothérapie utilisés dans le cancer du sein provoquent une prise de poids parfois importante.

 

Les anti-hypertenseurs dont les bêtabloquants

Ces substances sont généralement prescrites aux patients souffrant d’hypertension pour prévenir les accidents cardiaques, diminuer la pression artérielle mais aussi en cas de migraines. Mais ces médicaments réduisent la thermogenèse, ce qui peut contribuer à augmenter le risque de prise de poids.